mardi 23 février 2010

"Lucilie bouchère" (éditions Clapàs, 2000)


J’ai publié un recueil de poésie Lucilie bouchère aux Editions Clapàs en 2000 (réédité en 2009 avec une nouvelle couverture) qui m’a permis d’avoir des regards positifs sur mon écriture. Voici un extrait de la préface de Serge Wellens :

« Longtemps après en avoir achevé la lecture, cette suite de poèmes qui s'enchaînent rigoureusement pour n'en faire qu'un, continue de nourrir en moi le sentiment d'avoir transgressé les règles d'un hui-clos. Sans doute parce que chacun peut y reconnaître la place humiliante qui lui revient dans la relation du bourreau et de la victime. Ici, le persécuteur est d'autant plus redoutable qu'il est minuscule, insidieux, inattendu. Une simple mouche d'un vert métallique (dit le dictionnaire) qui, pour un peu, passerait inaperçue. Or l'insecte installe ses larves dans les plaies de sa proie et la leur donne à dévorer.
En vérité, il n'y a rien là d'insolite. C'est ainsi que cela se passe dans la nature où chaque espèce, usant impitoyablement des moyens de son bord,se nourrit d'une autre. Mais que ce fait divers des plus courants alerte un poète au talent singulier, terriblement doué pour l'exploration de l'imaginaire et la levée d'écrou de vérités secrètes, et voilà que nous assistons à l'assujettissement de quelqu'un qui nous ressemble comme un frère. D'ailleurs, chaque poème s'adresse précisément à nous : "A fleur de songe / se tient votre hôte" il n'est pas indifférent de noter que cette incursion du côté de la fatalité commence par un constat indiscutable et s'achève, treize poèmes plus loin, sur une question dont la réponse est loin d'être évidente : "Mais qui est-il cet hôte / qui vous suit et vous hante ?"
Entre la certitude et le questionnement règne une constante et multiforme ambiguïté. Déjà la double et contradictoire signification du mot "hôte" nous inquiète : qui habite ? Qui est habité ?... voilà comment indissociablement liée à l'homme, à son corps, à son univers, la monstruosité animale, bouchère de son état, brouille les pistes et se rend maîtresse d'un monde où "tout est simulacre". (...) » (Serge Wellens)


Je joins ici quelques extraits de lettres de poètes et critiques sur ce premier recueil :




  • « Ce recueil me laisse admiratif. L’économie des moyens, avec un sens très sûr, très précis du vers, de la strophe, du poème, et leur efficacité, leur relief, me donnent une impression de maturité (la formulation qui se détache comme un fruit mûr de la méditation). » (François Huglo)


  • « Vous avez le don de l’image insolite et celui, non moins inattendu, du « sujet » insolent. L’ambiguité entre le tragique et l’humour. » (André Marrisel)


  • « La lucidité de votre regard, sa cruelle ironie, c’est vous et personne d’autre. De « Lucilie bouchère », on ressort inquiet, impressionné… possédé ! Il n’y a rien à ajouter, rien à retrancher. Merci pour l’ « inconfort » que vous m’avez procuré. » (Christophe Jubien)


  • [Vos poèmes] « sont d’une belle écriture, choisie et maintenue à ce niveau si particulier qui résulte du choix (et du risque) du poète. » (Jean Dubacq)


  • « Et quelle écriture prenante, originale. On joue avec les dieux, avec les mouches qui nous habitent. Ce petit livre a beaucoup de force. » (Hélène Cadou)

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