mardi 23 février 2010

Note de lecture de Jean Dubacq sur "Lucilie bouchère" (2001)

Des poèmes tirés de Lucilie bouchère ont été réédités dans la revue Les Hommes sans épaules où Jean Dubacq a fait une notice à ce premier recueil (n°10, premier trimestre 2001) :

« Pour sa Lucilie bouchère, Thomas Duranteau prend soin d'expliquer lui-même que cette Lucilie qui fait penser à une gentille fille de boucher dont on guette goulûment la croissance est une mouche dont les larves se nourrissent des plaies des mammifères sur lesquelles elle a pondu. Révéler ce secret après le dernier poème n'aurait pas été plus mal. Ambiguïté, corrélation, la parabole aurait été mieux confite dans ce secret d'un double sens qui fait que chacun des hôtes est l'hôte de son hôte. Il s'agit ici d'un insecte disputant sa nourriture aux bactéries. Abuser le sens pour accroître le sens est métier d'écrivain et Serge Wellens dans l'avant-propos (...) insiste justement sur les qualités de Thomas Duranteau qui fait preuve d'originalité et de métier, métier à hauts risques, celui d'écrire sous la surveillance de trois geôliers, l'entomologie, la poésie, son poète, la première étant la plus abusée. Au fait, qui sont-ils vraiment ces hôtes, et qui est vraiment le parasite ? Il était là / à faire des bulles de vos discours / bégayant à vos sons de cloche / toute pluie ouverte / sur les toits en ardoise. Il est toujours là "qui vous suit et vous hante". L'artiste n'attend-il pas à sa façon les papillons à naître des larves qu'il nourrit de ses moindres griffures d'âme ? »

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